Boris Cyrulnik, neuropsychiatre : « La théorie de l’attachement devrait être enseignée à tous les professionnels de la petite enfance »
Boris Cyrulnik : Mon intérêt pour la petite enfance remonte à la fin des années 1970, alors que j’enseignais l’éthologie à la faculté de médecine de Marseille. A l’aide de capteurs hydrophones de pointe, placés sur le ventre de mammifères par une équipe de scientifique de Toulon, nous avons rendu observable la communication intra-utérine. Nous sommes ainsi parvenus à objectiver comment les bébés, dès la naissance, reconnaissaient la voix de leur mère, ainsi que les sons perçus lors de la grossesse, comme de la musique par exemple.En quoi votre théorie de la « biologie » de l’attachement prolonge et amplifie-t-elle la théorie de l’attachement, conceptualisée dans les années 1950 ?
A l’époque dont je vous parle, je travaillais déjà, de manière moins scientifique mais plus clinique, sur les troubles psycho-affectifs provoqués par l’abandon des enfants. La théorie de l’attachement, que j’ai rebaptisée, pour ma part, « biologie de l’attachement », n’a pas coulé de source tout de suite : nos travaux ont été vertement critiqués, y compris par des scientifiques de renom. Tout comme l’avaient été ceux de nos précurseurs psychanalystes…
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